OBATALA

Je ne suis qu’un être humain. Un grain de poussière dans l’univers. Je suis mortel. Ma vie ne dure que le temps d’un clin d’œil du cosmos.

Je suis tout à fait imparfait. Je fais des erreurs, et je continuerai d’en faire. Je ne suis que la feuille d’un arbre, qui tombera à la prochaine saison. Je me sais connecté aux branches et au tronc et pourtant je suis sensible à la perte et au chagrin.

Je suis fragile. Ma vie ne tient qu’à un souffle. Qu’à un battement de cœur. De ma flamme que je croyais si forte et si intense, il ne restera au final que des cendres.

Ephémère. J’ai la chance immense d’avoir pu goûter à ce délice, tantôt doux et sucré, tantôt amer et âpre. J’ai tant de gratitude pour celui qui a pu rendre cela possible.

Alors je lui rends grâce. Je revêts mes vêtements de sa couleur préférée. Je m’assois. Je reste naturel. Tel que je suis. Je lui offre ce qu’il a lui-même créé. Quelques instants.

Puis je m’allonge. Un dernier hommage avant que ma conscience ne s’estompe. Je m’endors. Je rêve.

Je cherche mon chemin. Je suis dans les montagnes, de la neige tout autour de moi. J’ai des skis aux pieds. J’escalade des rochers. Depuis le sommet je vois une plage, le soleil, des gens qui se baignent. Depuis ce sommet, je suis entre la montagne et la neige d’un côté et la plage de l’autre côté.

Je prends conscience d’être en train de rêver. Je redescends du côté de la plage. Je me sens partir dans le mouvement du rêve et décide de m’arrêter. Je veux me poser. Au pieds des rochers il y a une petite grotte dans laquelle je m’installe et m’assois.

Je me pose. J’essaie de me souvenir de mon sujet du jour et me le rappelle. Celui que je remercie et à qui je rends grâce. Obatala.

Je vois des enfants arriver. Ils me montrent à ma gauche sur la plage un grand homme à la peau africaine. Les enfants me disent qu’il va venir. J’attends.

Je sens une présence. Je tourne à nouveau la tête et me penche à l’extérieur de la grotte. J’entrevois des yeux. Puis une main qui vient envelopper tout mon visage et ma tête. Difficile de décrire la sensation de cette main qui n’inspire que la paix.

Je me réveille sans bouger dans cette sensation.

Je me rendors après quelques instants. J’ère dans une maison quand je reprends conscience de rêver. Il y a deux portes.

J’emprunte celle de gauche. Ma vision s’obscurcit. Je sens les troubles monter. Ma main restée à l’extérieur se coince dans l’autre porte de droite. Je fais demi-tour pour emprunter cette dernière.

Ma vision est totalement obscurcie et je sens le calme. J’appelle Obatala. Je reconnais cette même main émerger de l’obscurité et m’envelopper toute la tête. Cette fois, elle m’enveloppe aussi le cœur.

Cette énergie si puissante m’envahit et me projette en arrière. Mon souffle et ma voix font un bruit entre ouch et ouf de surprise, de force et d’inconnu.

Je me réveille.

J’ai besoin de faire une pause. Mes émotions sont à fleur de peau.

Je ne savais pas où cette aventure d’écriture allait me mener. J’en suis venu à partager à cœur ouvert sur tous les sujets qui me sont chers. L’animisme, les rêves, les ancêtres, la source et les sept grandes forces de la nature de ma tradition.

J’ai besoin de digérer tout cela. Je reviendrai sous une autre forme.

En attendant il me reste une dernière chose à dire.

Je t’aime

🤍